La biodiversité à Paris

À Paris, vivent plus de 2 000 espèces de plantes sauvages et de champignons, autant d’espèces animales dont un millier d’insectes, 9 espèces d’amphibiens, 174 espèces d’oiseaux, 3 espèces de reptiles, 32 espèces de mammifères et plus d’une trentaine d’espèces de poissons.

Cette grande richesse s’explique par la présence d’une mosaïque de milieux de vie, l’abondance de nourriture, moins de prédateurs et des températures souvent clémentes.

La faune et la flore vivent dans les nombreux milieux de vie “naturels” présents à Paris : bois, parcs et jardins, friches (terrains vagues), bâti végétalisé, Seine et canaux, plans d’eau (lacs, étangs, mares, bassins), voies ferrées, vieux murs, toits, tunnels, cimetières, et aussi dans des micro-milieux : cavités dans le bâti, interstices entre les pavés, écorces, etc.

Qui se douterait qu’à Paris voisinent le renard et la fouine, le lucane cerf-volant et le papillon machaon, le martin-pêcheur et le faucon crécerelle, le lézard des murailles et le crapaud accoucheur, la libellule aeschne bleue, le bombyx de l’ailanthe et le pseudo-scorpion, la méduse Craspedacusta et la mulette des peintres, le silure glane et l’anguille… ?

Dans les deux bois et dans Paris intra-muros plusieurs stations d’orchidées sauvages ont été découvertes: ophrys abeille, orchis pyramidal, orchis bouc, épipactis à larges feuilles. Certaines ont même été observées sur les toitures végétalisées de logements sociaux : cette situation pour ces espèces emblématiques est insolite et exceptionnelle.

Sur la voie ferrée de la petite ceinture s’est constituée une originale jungle urbaine, avec orobanche du trèfle, morelle velue, tomate, vigne, rose trémière, figuier, pavot somnifère, maceron…

Les berges de la Seine voient se développer une flore typique : chanvre d’eau, carex et joncs, salicaire, hépatique des fontaines et diverses fougères, aristoloche. La cuscute d’Europe, espèce protégée, a été repérée sur les berges du bois de Boulogne.

Ainsi à Paris se côtoient l’arbre aux papillons, la capselle bourse à pasteur, le jonc des crapauds, l’érable champêtre, la circée de Paris ou encore la véronique de Perse. Une richesse inattendue en milieu urbain.

La biodiversité à Paris en chiffres :
La biodiversité à Paris, c’est d’abord un patrimoine historique constitué par la Seine, les bois de Boulogne et de Vincennes, mais aussi les grands parcs et près de 100 000 arbres d’alignement. Paris compte près de 2 000 plantes et champignons et 2 000 espèces animales parmi lesquels des renards, des fouines, des martins-pêcheurs, et, dans l’eau, des silures glane ainsi que des anguilles. De nombreuses actions sont entreprises par la Ville :

• les jardins labellisés. 63 espaces verts parisiens ont été labellisés par un organisme indépendant. L’obtention du label suppose de répondre à trois critères : la réduction des nuisances (atmosphériques, sonores…), des risques (pollution, sol, eau…), l’économie des ressources naturelles non renouvelables, le développement de la faune, de la flore et de la biodiversité.
• les murs végétalisés. Ces murs contribuent à l’embellissement de l’espace public et à l’amélioration de l’environnement. 82 murs sont habillés de volubiles plantées directement dans le sol, et trois murs accueillent des plantes vivaces cultivées hors sol.
• les corridors écologiques. Mise en place d’un réseau « mares », et de réserves ornithologiques dans les deux bois, ces « corridors écologiques » qu’empruntent les espèces végétales et animales (via la Seine, la Petite Ceinture, le réseau des parcs et jardins, les promenades plantées, les artères arborées, les toitures et murs végétalisés) garantissent une continuité entre les différents milieux naturels.
• les arbres. La capitale offre à sa faune et sa flore un patrimoine arboré de près de 500 000 arbres, dont 187 500 hors des bois.
• les ruches. L’installation de nouvelles ruches dans Paris, notamment dans les jardins publics (ex : au parc Monceau), et les jardins partagés (jardin de l’Aqueduc, 14e arr.).
• les mares présentent un intérêt écologique, pédagogique, paysager. Vingt mares et zones humides dans Paris et les bois forment réseau qui permet le retour en ville des crapauds communs, tritons palmés mais aussi des nénuphars.
• le Jardin des Papillons (au parc floral) propose une découverte du monde des insectes et plus particulièrement des papillons de jour d’Ile-de-France par l’observation des étapes de leur cycle de vie, leur vol, les parades ou encore l’émergence des chrysalides.

On trouve à Paris 2000 espèces animales parmi lesquelles :
• Plus d’un millier d’insectes (papillons, libellules, fourmis, abeilles, guêpes, bourdons, punaises, mouches, moustiques, …) ;
• 44 espèces de mollusques (planorbes, escargots, limaces, moules, …) ;
• 32 espèces de mammifères (hérissons, fouines, chauve-souris, renards, écureuils, …) ;
• 174 espèces d’oiseaux (faucons crécerelles, chardonnerets, chouettes hulotte…) ;
• 3 espèces de reptiles (lézards des murailles, tortues de Floride) ;
• 9 espèces d’amphibiens (crapauds accoucheurs, tritons palmés) ;
• 35 espèces de poissons (brochets, truites, anguilles, silures glanes, …).

Alain Delavie

Agronome de formation et jardinier passionné depuis sa plus tendre enfance, collectionneur de plantes, Alain Delavie a exercé différents métiers toujours en étroite relation avec le monde végétal et le jardin, en commençant par celui de pépiniériste collectionneur avant de devenir journaliste et auteur spécialisé dans le jardinage. Il est aujourd'hui directeur des rédactions de Rustica (hebdomadaire Rustica, trimestriels Rustica Pratique et Rustica Les Essentiels).